Equipe de Géodésie et Gravimétrie
Institut de Physique du Globe de Paris
http://www.ipgp.jussieu.fr

Caractériser l'accumulation de la déformation intra-arc est alors essentiel pour mieux comprendre le cycle sismique. Pour cela, il faut quantifier les mouvements horizontaux et verticaux sur l'ensemble de l'arc afin de contraindre des modèles mécaniques. Nous avons donc besoin d'une technique nous permettant d'estimer des vitesses de l'ordre du cm/an sur les 3 composantes (longitude, latitude et vertical).
Le système GPS (Global Positioning System) permet de se positionner n'importe où sur la surface de la Terre avec une précision sud-centimétrique. La particularité de ce système de positionnement est que le matériel est facilement transportable sur le terrain et suffisamment précis pour des applications en Sciences de la Terre. Après un traitement robuste de ces données GPS nous pouvons estimer des vitesses horizontales et verticales de quelques mm/an.

• Zone d'étude
  

La zone de subduction des Nouvelles-Hébrides présente l'une des plus importante variation de vitesse de convergence le long d'une fosse : 17-12 cm/an par rapport à la plaque Australienne puis 1.5 cm/an au niveau des îles centrales de Vanuatu. Cette décroissance brutale de la vitesse de convergence est expliquée par la collision de la Ride d'Entrecasteaux avec la fosse. Ce blocage entraîne des mouvements verticaux estimés à quelques mm/an mais aussi de très forts séismes récurrents (ex Ambrym, 1999, Mw = 7.5; Santo, 2000, Mw = 6.9).
La mise en place d'un réseau dense de sites GPS par l'IRD de Nouméa depuis 1990 nous permet de quantifier et de séparer les différents mouvements liés au cycle sismique:

Déformation intersismique : accumulation de la déformation, partitionnement de l'arc entre 2 séismes et caractérisation de la zone bloquée.

Sauts cosismiques : meilleur caractérisation du plan de faille mis en jeu lors des séismes

Déformation post-sismique : partie non élastique du cycle sismique

La zone de subduction des Nouvelles-Hébrides nous sert donc de zone laboratoire pour d'autres zones de subduction où les mouvements sont plus lents et les séismes moins fréquents mais dangereux pour les populations insulaires (ex: Les Antilles).